AGRICULTURE ET ENVIRONNEMENT :LE PARI D’UN BON EQUILIBRE
Le métier d’agriculteur évolue. Connaissons-nous bien cette évolution ? Pourquoi l’agriculteur épand-il des engrais à tel moment ? Ne risque-t-il pas de polluer l’eau en stockant son fumier au champ ? Et lorsqu’il épand son fumier, cela ne sent pas toujours bon !
Des pratiques ancestrales
Le métier d’agriculteur possède deux visages : la culture et l’élevage. Depuis les origines, culture et élevage se complètent mutuellement : la culture nourrit les animaux et leur fournit la litière de paille à l’étable. Ensuite, les fumiers produits par le bétail enrichissent le sol afin d’alimenter les cultures à venir… Sinon, le sol s’épuiserait au fil des récoltes qui se succèdent.
Des équilibres à respecter
Une fertilisation bien menée ne pose pas de problème pour l’environnement si elle respecte un principe essentiel de la nature : veiller aux équilibres et en particulier aux besoins des plantes.
L’excès nuit en tout ! Lorsque les engrais et les matières organiques sont apportés en quantité trop importante ou à de mauvais moments par rapport aux besoins des cultures, des risques apparaissent pour la qualité de l’eau. En effet, les engrais (et le nitrate en particulier) non consommés par les plantes sont emportés par la pluie pour rejoindre les cours d’eau ou s’infiltrer dans le sous-sol vers les nappes d’eau souterraines.
Des normes à appliquer
C’est pourquoi la Région wallonne a mis en place un programme de gestion du nitrate et des engrais pour une agriculture durable. Ce programme rend obligatoire un ensemble de bonnes pratiques. Elles concernent notamment le stockage des effluents d’élevage et leur épandage : quantités maximales annuelles et périodes autorisées.
- Aussi, le tas temporaire de fumier au champ ne présente-t-il pas de problème pour l’environnement : il est autorisé dans la mesure où il est déplacé chaque année et est situé à plus de 10 mètres des cours d’eau.
Un autre regard sur l’agriculture
Dans nos campagnes, les pratiques évoluent favorablement. Tentons de les reconnaître… Après les épandages d’effluents d’élevage réalisés, le sol doit souvent être couvert par une culture d’hiver ou un engrais vert. Le but est de capter le nitrate qui sera produit par la décomposition de la matière organique. On empêche ainsi son infiltration dans le sous-sol vers les eaux souterraines. L’engrais vert est ensuite détruit et sa décomposition permettra à son tour de rendre les éléments nutritifs disponibles pour la culture suivante et donc de réduire la quantité d’engrais nécessaire.
Dans les fermes d’élevage, certains travaux sont entrepris de manière à empêcher l’écoulement de fertilisants vers les ruisseaux et le sol.
Et les élevages intensifs ?
Une grosse unité d’élevage ne présente pas nécessairement plus de risques qu’une plus petite. Tout est question d’équilibre ! En Région wallonne, chaque exploitation agricole est contrôlée quant à sa charge organique de manière à vérifier si ses superficies d’épandage sont suffisantes. Dans le cas contraire, les agriculteurs sont encouragés à mettre leur matière organique excédentaire à disposition d’autres agriculteurs qui en manquent grâce à une bourse d’échange.
Les odeurs
L’odeur dégagée lors des opérations de transport, de déchargement et d’épandage représente une nuisance difficilement supportable pour certains habitants. Pourtant, ces odeurs ne sont nullement un indice de pollution. Il n’y a pas de législation spécifique à ces désagréments. Néanmoins, l’agriculteur peut parfois faire en sorte d’en limiter les effets : l’épandage par temps frais et peu venteux et l’incorporation de l’effluent d’élevage au sol juste après son épandage lorsque c’est possible, par exemple, constituent des mesures utiles.
Enfin, éviter d’épandre en période de repos (le week-end) est une solution élégante en terme de bon voisinage. Malheureusement, l’organisation même du travail à la ferme ne permet pas toujours aux agriculteurs de travailler durant les heures de bureau.
Au rythme des saisons
Depuis toujours, les saisons et la vie à l’étable dictent le rythme de travail de l’agriculteur. Il est tributaire du temps et doit en permanence s’adapter aux caprices de la météo pour organiser son travail. Aujourd’hui, il intègre de nouvelles composantes dans son métier en vue de réussir le pari d’un bon équilibre pour une agriculture qui respecte son environnement et la qualité de l’eau en particulier.
Pour en savoir plus…
- Pour en savoir plus sur le sujet, la brochure « Le Nitrate et l’Agriculture durable » est mise à votre disposition à l’administration communale (service de notre éco-conseiller Philippe Vilcot – 068/25 05 30)
- Les agriculteurs qui n’ont pas encore rencontré leur conseiller local sont invités à appeler le Centre d’Action Ouest de Nitrawal (0498 / 912.504. ou 069 / 67.15.51.). Nitrawal répond aux questions et aide à entamer les démarches nécessaires en vue d’améliorer la gestion de l’azote, de manière totalement gratuite.
- Pour tous, un complément d’information utile est accessible sur le site http://www.nitrawal.be. En effet, les règles et conseils évoqués ne concernent qu’une partie d’un programme plus complet.
(Source : s.a. Aquawal, dans le cadre du Programme de Gestion Durable de l’Azote en Agriculture).
Toujours dans le désir d’informer les exploitants agricoles de notre entité, une réunion d’information sera programmée en début d’année 2005. Elle portera sur la révision de la PAC ainsi que sur la mise en conformité des infrastructures de stockage des effluents d’élevage.
Hector YERNAULT,
Echevin de l’Agriculture
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